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La porte entrouverte sur l'Autre Monde
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La porte entrouverte sur l'Autre Monde
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12 juillet 2007

Le lointain voyage devient très dangereux...

 

La cité était magnifique. Adossée à une chaîne de montagnes dont les cimes se perdaient dans les étoiles, elle était construite tout en hauteur, comme par étage. Chaque niveau était comme un rempart pour le suivant. Les premiers étaient simples et très fonctionnels, mais plus on montait, plus on sentait que les habitations, qui ne faisaient qu'un avec les murailles, devenaient de plus en plus raffinées et décorées. Toutes étaient d'un matériau de grande valeur. Les plus pauvres étaient d'une pierre très résistante, et constellée de milliers de petits éclats d'argent. Les plus riches étaient faites d'or, d'argent, de marbre incrusté de pierres précieuses. Il faisait nuit et pourtant, on y voyait presque comme en plein jour, la ville semblait rayonner d'elle-même, une force magique semblait faire jaillir la beauté de chaque paroi, chaque porte, chaque arbre...
Tant de beauté me sidérait, à tel point que je ne fis guère attention à la foule qui grossissait sur notre passage, menaçante.
Une tomate suivie des huées des badauds me sortit de ma rêverie. C'est alors que je me rendit compte que cette ville n'était pas tout à fait habitée par des gens comme vous et moi. Il y avait des animaux de toutes sortes, Du blaireau au lion, en passant par toutes sortes de créatures mythologiques comme les licornes, les centaures, les harpies et bien d'autres. En regardant bien je vis quand même quelques humains, mais tous étaient difformes, avec des proportions saugrenues, désagréable à regarder.
Je commençais réellement à avoir très peur car tous me regardaient d'un air menaçant, se rapprochant petit à petit. Je crus qu'ils allaient me sauter dessus quand le cerf se retourna :
« Il suffit !!! Je n'accepterai pas qu'un être vivant soit puni sans jugement dans ma ville. Rentrez chez vous, nous nous occuperons de son cas demain à l'aube. »
La stupéfaction devait se voir sur mon visage comme un éléphant dans un corridor. D'abord le Roi de la Forêt venait de parler, ensuite il semblait être reconnu et respecté dans ce lieu, et pour terminer, il semblait que j'avais fait quelque chose de mal, très mal à en juger les réactions des habitants, mais j'ignorais quoi. Mon moral était subitement tombé en chute libre. Désireux de savoir ce que l'on me reprochait, je m'approchai du cerf pour tenter de lier conversation, mais il ne m'accorda pas un regard.
C'est alors qu'au détour d'une maison sublime, le palais royal se découvrit... Mais il n'était pas vraiment comme je l'imaginais. Tout en bois vermoulu, on pouvait se demander par quelle magie il tenait encore debout. Deux gardes trop petits pour leurs armures d'or nous ouvrir les portes dans un grincement sinistre. J'étais occupé à bien regarder les lattes de bois où je posais mes pieds quand deux centaures m'attrapèrent sans préavis et me menèrent droit à ce qui avait du tenir lieu d'oubliettes. C'est là que je passais le restant de ma nuit, au milieu de la moisissure et de l'eau croupie.
Le lendemain, les mêmes centaures vinrent me chercher et m'emmenèrent dans la salle du trône. Ou ce qu'il en restait. On devinait des piliers de bois qui soutenait encore une charpente sûrement aussi solide qu'un brin de paille.
Le Roi trônait au fond de la salle et les habitants libérèrent une travée pour me laisser passer.
Ce qui se passa ensuite, je l'ai vécu un peu comme un rêve, j'étais là mais ailleurs en même temps, probablement la fatigue et les privations. Je n'avais pas mangé depuis deux jours, et presque pas dormi.
Je me rappelle vaguement que les accusations contre moi concernaient un territoire où je n'aurais pas du aller, et une tentative d'assassinat du Roi, le cerf de la forêt. C'est en tout cas ce qu'ils avaient déduit de ma filature de la veille. Je me souviens aussi avoir mollement tenté de me défendre, sans succès.
La sanction tomba comme un coup de fouet. C'était le cas de le dire : j'étais condamné à être fouetté jusqu'à ce que mort s'ensuive. Sur le coup, je ne compris même pas ce que cela signifiait pour moi, j'étais quasiment dans les pommes.
Je revois un centaure se diriger vers moi et m'arracher ma veste, déchirer mon pull de laine et mon tee-shirt.
Puis c'est le noir complet. J'avais du m'évanouir. Toujours est-il que je me suis réveillé en pleine campagne près d'une grotte sinistre, d'où émanait une odeur pestilentielle et un souffle rauque. Des bruits de pas sourds se firent entendre et soudain une gerbe de flamme jaillit de la caverne, manquant de peu de me transformer en rôti d'humain. Une tête de dragon émergea alors...
C'était évident que l'immense créature ne voyait en moi qu'un amuse gueule, pourtant j'étais fasciné, je ne pouvais détacher mon regard de ses yeux étincelants. Le dragon avança encore un peu, et alors je me suis rappelé.....

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