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La porte entrouverte sur l'Autre Monde
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La porte entrouverte sur l'Autre Monde
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8 août 2007

Autour des braises...

montage_23

Lundi 30 avril, journée de cours pour notre seul atelier, les trois autres faisant le pont. Correction des cartes, retour sur les livres à lire, précision sur le nouveau projet. En somme rien d'extraordinaire, petite journée tranquille la veille d'un jour férié. Il fait beau.
Une idée commence à germer dans nos têtes : un petit barbecue sur le site du nouveau projet, aux étangs d'Apigné...
Idée retenue et approuvée. Rapidement on s'organise, certain partent faire les courses, on gère le transport et finalement à 20h00, nous voilà une quinzaine au bord de l'étang, partageant une petite presque ile avec d'autres jeunes qui ont eu la même idée. On prépare le charbon, ramasse quelques brindilles, déchire le carton d'un pack de bière et voilà un joli petit feu dans le barbecue. Les filles discutent et se foutent un peu de notre technique, les mecs font un cercle autour du feu, prétextant s'en occuper, excuse pour être bien au chaud.
Il va bientôt être temps de mettre les saucisses à griller et je contemple les braises rougeoyantes. Une idée me traverse l'esprit. Nous reproduisons inconsciemment un ancien rite celtique oublié. La fête de Beltaine, la fête des jeunes et des futurs adultes, la fête du plaisir de la jeunesse. Je souris intérieurement et lève la tête vers le ciel. La lune est ronde et brille de son plus bel éclat dans la voute céleste qui s'obscurcit.
Le feu crépite sous la graisse des saucisses et des merguez. Nous nous sommes tous rassemblés autour du barbecue, pour profiter de sa chaleur et de sa lumière. On sort les baguettes, le ketchup et la moutarde, les chips circulent de mains en mains, on discute, chante, buvant bière, whisky, jus d'orange et coca. Et puis on entame les gâteaux, on retourne à deux ou trois chercher quelques brindilles pour réactiver le feu et c'est au tour des chamalow de sortir de leurs paquets. Distribution de pics à brochettes et les bras se tendent vers les braises les bonbons grésillent et noircissent.
Il fait maintenant nuit noire, pas un nuage dans le ciel. Seule les braises et la lumière de la lune nous éclairent encore. On chante et on danse autour du feu pendant plusieurs heures, puis harassés, on se rassoit autour du feu, une fois encore réactivé. Tout le mode somnole un peu, perdu dans la contemplation de ces flammes qui exécutent une danse magique pour nous seuls.
Un bruit cristallin se répandit alors doucement dans les airs. Je sus immédiatement d'où il venait. Je l'avais déjà entendu, dans un monde un peu différent. Elle était là, dansant encore au milieu des flammes. Sa harpe était à Ses côtés, jouant seule un air envoutant. Je crois que les autres L'entendirent aussi, ils étaient silencieux d'un coup et semblaient écouter quelque chose.
Cet instant était si merveilleux...Je fermais les yeux pour mieux m'en imprégner, puis les rouvrit. Je sentais une présence en moi, quelque chose d'inhabituel et de réconfortant.
J'ouvris la bouche, et une voix, légèrement différente de la mienne en sortit :

« Ecoutez tous, écoutez bien,
Ceci est un poème,
Un poème sur l'île sacrée d'Arran ;
Ecoutez le récit d'Oisin et Cailte. »

«Les eaux de l'océan montent à l'assaut d'Arran aux nombreux cerfs,
L'île où les hôtes sont accueillis par un festin,
Le récif où le bleu sombre des lances se met à rugir.

Ses montagnes abritent le cerf farouche, ses landes sont couvertes de tendres myrtilles,
Ses rivières sont remplies d'eaux glacées, ses chênes bruns sont couverts de glands.

Il y a des chiens de chasse, des mûres et des prunelliers ;
D'épais buissons d'épines poussent dans ses forêts ;
Le cerf vagabonde dans ses chênaies.

Ses pierres sont couvertes de lichens, ses pentes d'une herbe parfaite ;
La brume dissimule ses parois escarpées ;
Les faons gambadent, les truites bondissent.

Ses vallées sont calmes, ses porcs sont gras, ses campagnes sont belles,
Autant que vous pouvez l'imaginer ;
Ses coudriers sont couverts de noisettes, des drakkars longent ses côtes.

A la belle saison, l'île est ravissante ;
Les rivières regorgent de truites ;
Les mouettes lancent leurs cris devant les falaises blanches ;
A tous moments, Arran est ravissante. »


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