Séjour éprouvant en foret de Paimpont
Ce coup ci c'est un big de big d'article. Pour ceux qui auraient la flemme, ça raconte ma ballade du Week-end à Brocéliande, dans les environs de Paimpont. No magie au programme, mais une grande aventure (épique évidemment, pour ne pas dire pathétique lol).
Comment une ballade dans la forêt peut-elle virer au cauchemar ?
En ne sachant pas ce qui se passe à l'ouest de l'étang de Paimpont.
Samedi 28 avril, 11h25, je monte dans un car à la gare routière de
Rennes, direction Paimpont via Bréal. 12h35, arrivée à destination,
c'est-à-dire l'arrêt Paimpont centre.
Tout content, tout heureux, je sors du car, et commence par un petit tour de la ville.
12h45, il est temps de partir en ballade. L'étang près duquel le
village s'est construit m'attire assez et je décide de partir vers
l'ouest, en le contournant par le nord.
Première mauvaise idée.
Le début se fait plutôt bien. La rive étant aménagée, la marche est
facile. Je croise un petit vieux à bicyclette, échange de politesse et
la route continue. J'arrive dans une sorte de petit jardin aménagé et
décide de sortir des sentiers battus. De toute façon, le chemin ne va
pas dans la bonne direction.
Deuxième mauvaise idée.
La première tentative échoue, ce que je croyais être un mini sentier
s'avérant être en fait un mini canal étroit mais plein d'eau. Je
bifurque alors un peu plus au sud, traversant une zone de hautes herbes
cramées, d'ajoncs et d'une plante qui pique. Même pas peur, même pas
mal.
Troisième mauvaise idée.
J'arrive dans une zone qui se dégage un peu et pense être sorti de la brousse piquante.
Désillusion. Je pose le pied à travers une touffe d'herbe épaisse et le
voilà qui s'enfonce outre mesure. Je le ressors vivement et regarde le
trou. De l'eau. Et donc un probable marécage.
Mais bon, plus loin ça à l'air plus sain, ça ne peut pas durer
longtemps. Et puis, je n'ai pas tant que ça de temps avant le dernier
bus, autant continuer.
Quatrième mauvaise idée.
Au début ça va encore, je peux marcher sans trop de problème, seules
les semelles sont mouillées. Jusqu'au moment où...mon pied s'enfonce un
peu plus. Bon il va falloir faire attention. Je vais de motte en motte
mais sans prendre garde, le soleil tape dur sur la plaine dégagée mais
la forêt se rapproche, et avec elle la terre ferme. Du moins c'est ce
que je croyais. A quelques mètres de ma forêt, la tendance s'inverse.
Au lieu de me retrouver avec plus d'herbe que d'eau...Vous devinez la
suite...a ce moment précis je bénis les arbustes qui me permettent de
garder un minimum d'équilibre. Finalement j'arrive sous l'abri des
feuillus, mais pas sur un sol dur. Juste un peu plus pour pouvoir
marcher assez tranquillement, mais encore parsemée de trous d'eau et
autres m..... dans le genre. Il va falloir s'éloigner de l'étang.
Première bonne idée mais qui est en fait une cinquième mauvaise idée
puisque, me fiant à mon sens de l'orientation légendaire, je me plante
légèrement de direction, et me retrouve dans une situation à peu près
similaire à celle que j'avais quittée en rentrant dans la forêt. Un
bémol quand même, quelques zones bien sèches où je pouvais me reposer,
et accessoirement mettre par inadvertance le pied dans une fourmilière.
(pas le genre petite file de fourmis noires que tout le monde trouve
dans son jardin, plutôt genre grosses rousses dans une grosse pyramide
bien voyante que j'avais pas vu) Là je repère une zone où les arbres
sont plus haut. Qui dit hauteur dit logiquement moins d'eau !
Première vrai bonne décision.
Sauf qu'il y avait encore de l'eau entre là où j'étais et ce « refuge ».
14h00, j'arrive dans une zone sèche au milieu de beaucoup d'eau avec
même une minuscule rivière murmurant gentiment. J'ai faim, le coin est
sympa, mis à part une petite odeur d'eau croupie. Adossé à un bel
arbre, assis sur un talus, j'entame le sandwich, la tablette de
chocolat noir à la fraise, et la bouteille d'eau.
Et c'est de nouveau le départ, je décide de suivre le talus, lui au moins il ne va pas dans l'eau.
Deuxième bonne décision. Du moins jusqu'à ce que le talus s'arrête
brutalement, m'ayant amené au bord de l'étang, à l'opposé exact de
Paimpont. Je me rapproche de la rive. Elle est plus dure que le reste
du marais. J'entends les grenouilles. Mauvais signe. Je repars vers
l'intérieur, bien décidé à aller hors de ce marais.
Décision salvatrice.
Je patauge un peu (beaucoup même), arrive à un nouveau talus, qui lui
s'éloigne de l'étang (même s'il était bien moins fréquentable que le
premier) mais qui décide aussi de m'abandonner subitement, me laissant
encore dans une zone plus qu'humide. Je me lance, direction le bruit
des voitures.
Encore une bonne idée.
Je commence à perdre espoir quand soudain, tel un miracle, une trouée
débroussaillée dans la végétation dense apparaît. Soulagement.
Rapidement, je rejoins ce large « chemin » à peu près à l'abri de
l'eau. Pendant un moment je songe à aller narguer cet étang en prenant
le sentier dans sa direction, mais la consistance mollissant du sol
m'en dissuade. Je m'élance donc, tout joyeux d'être enfin sorti de ce
bourbier, vivant qui plus est. Je traverse une jolie petite forêt toute
verte bien qu'un peu plate à mon goût. Cependant je m'interdis de
sortir des sentiers battus que je déteste pourtant habituellement.
L'étang est encore bien trop près dans mon esprit mais géographiquement
aussi pour que je tente le coup. Retour dans la ville, il est 14h45.
Bus dans 2h15, j'ai encore le temps de me balader. Cette fois-ci je
pars à l'opposer de l'étang, dans les hauteurs de Paimpont, à travers
la forêt qui borde la grande bâtisse où on recueille l'eau de source de
Paimpont. Je m'enfonce dans les sous-bois et tombe rapidement sur une
allée herbée bordée de pins parfaitement rangés. Vision assez horrible
je l'admets, pourtant je m'y engage et y chemine pendant un bon moment,
craignant encore de me retrouver embourbé. Crainte illusoire qui
s'effrita peu à peu, laissant à nouveau place à mon aversion pour ces
trop grands chemins même pas beaux. Les dernières barrières tombent au
détour d'un arbre mort et je réponds à l'appel pressant de la forêt.
Meilleure des meilleures bonnes idées de la journée. Le terrain est en
pente faible et me conduit rapidement dans une petite vallée boisée au
fond de laquelle doit ruisseler un petit cours d'eau par temps de
grande pluie. Le coin est magnifique, tout en relief, tout en beauté.
Quelques minuscules zones herbées interrompent le tapis de feuilles
mortes. L'herbe est verte et grasse, parsemée de petites fleurs
violette tout à fait charmantes. Un appel à se coucher. Je résiste
cependant, remonte difficilement la combe, puis suis le cours de la
vallée en hauteur, admirant de paysage.
Encore une bonne idée.
Un murmure caractéristique se fait bientôt entendre. Une rivière. La
petite vallée que je suivais débouche dans une autre beaucoup plus
grande. Je la dévale rapidement et arrive au bord d'une petite rivière
sinueuse, chantante et scintillante. Un top model quoi !!
Mais il est déjà 15h45. Il est grand temps de faire demi-tour. Ou
peut-être pas. Si mon sens de l'orientation est toujours bon, la
rivière devrait descendre de l'étang de Paimpont, et donc si je la
remonte, je devrais pouvoir revenir au village et donc à l'arrêt de
bus. J'opte pour cette idée, un tantinet dangereuse.
Bonne et mauvaise idée à la fois.
Bonne parce que la rivière était toujours aussi belle en remontant
(excepté le passage près d'une carrière où quelques bidons de produits
chimiques et une voiture avaient été projetés pour être oubliés).
Mauvaise idée parce que d'une part je me suis trop attardé au bord de
l'eau, et que d'autre part au bout d'un petit moment que je commençais
à m'inquiéter, la rivière s'est séparé en deux. Ou plutôt deux rivières
se sont rejointes pour former celle que je remontais. Laquelle suivre ?
Déjà 16h45, le car arrive dans 18 minutes...
Grosse montée de stress. Paimpont Rennes à pieds ça ne me disait pas
trop. Je commence à repartir et aperçois un chemin qui avait l'air
souvent emprunté par des animaux à sabots. Je le prends, espérant qu'il
me ramène au village. En tout cas il monte. Je marche vite, me croyant
complètement perdu. Le chemin n'arrête pas de tourner et de se
retourner. Le stress monte encore.
Et puis c'est la délivrance. Un bâtiment. Je ne le reconnais pas tout
de suite mais un doute commence à s'emparer de moi. L'usine d'eau
minérale. Je suis sauvé. Je la contourne, passe le bonjour à un cheval
seul dans son pré, et arrive à l'arrêt de bus. En avance.
Comme d'habitude, j'ai encore stressé pour rien.
Le bus arrive, on monte dedans, et c'est parti, direction Rennes.
Musique dans les oreilles, je repense à mon après midi et m'endors un
peu.
Arrêt pont de Bretagne. Je descends. Je prends le bus ? Non. Mon jean
est crade au possible, et j'ai encore envie de marcher.je passe par le
canal. A pied.
19hOO, je suis de retour petit chez moi. Encore un effort à faire : la douche...