C'est bien parti pour un séjour...Ailleurs!!
Quand je me réveillais, je me rendit compte que j'étais dans un bon lit
moelleux à souhait. Le genre de lit dont on a vraiment pas envie de
sortir tellement on y est bien...Seulement ce n'étais pas mon lit, et
ça, ça a suffit à me réveiller complètement. La créature était là
assise près de l'immense cheminée dans laquelle ronronnait un bon feu
de bois. J'eus beaucoup de mal à ne pas retomber dans les pommes en
essayant de m'asseoir. Je regardais alors plus attentivement mon "hôte".
C'était un être à l'apparence humaine si l'on mettait à part ses
petites ailes qui sortaient de son dos, une longue queue et deux
petites protubérances sur le front. Si ce n'était son apparence humaine
on aurait pu le prendre pour un petit diable.
Se sentant observée, la créature détourna son regard des flammes et me
regarda avec un grand sourire. C'était une femme. Et de loin la plus
belle qui m'ait été donné de voir. Elle s'approcha de moi et se
présenta comme la gardienne du lieu. Elle s'appelait Evezhierez.
C'est à ce moment que je m'aperçut qu'il n'y avait aucune traces de
ruines quelconques. La gigantesque demeure était belle et bien réelle,
et très loin d'être à l'abandon. Je la sentais pleine de vie. On
entendait des bruits de pas dans les couloirs, les échos de quelques
rires cristallins, on pouvait sentir les effluves émanant d'une
cuisine. J'interrogeais mon hôte qui m'expliqua que, parce que les
hommes ne croyaient plus au petit peuple des légendes, ils étaient
contraint de se cacher dans de multiples refuges pour ne pas être
pourchassés. Un sortilège entourait ce manoir et empêchait à quiconque
d'y voir autre chose que de simples ruines envahit par le lierre, les
ronces et les orties.
Evezhierez m'invita alors à dîner avec elle et ses amis. je ne pouvais
bien évidemment pas refuser. J'avais la chance que très peu de
personnes pouvait avoir. J'avais été introduit dans l'Autre Monde.
Cette question d'ailleurs me titillait. Pourquoi avais-je eu le droit
de pénétrer ici?
Alors que j'interrogeais mon guide, deux petites fées surgirent du bas
de l'escalier. Elles étaient magnifiques. Elles ressemblaient à des
jeunes femmes seulement vêtues d'un petit pagne en feuilles de chêne et
possédaient de grandes ailes colorées qui virevoltaient et répandaient
une fine poussière lumineuse sur leur passage. Elles vinrent me dire
bonjour et, alors que je les saluais, ces demoiselles pas plus grandes
qu'un merle s'enfuirent en riant. Dans la grande salle mon étonnement
allait croissant. Toutes les créatures dont pouvaient parler les
légendes étaient là, à discuter joyeusement autour d'un verre qui me
paru d'une couleur plus que suspecte. Évidemment on m'en proposa...